Début juillet une équipe de neuf bénévoles s’est rendu à Châteaudun afin d’aller démonter le Mirage IVP n°26 codé « AY ». 10 jours de travail intense pour démonter un avion cloué au sol depuis 1997 et le charger pour son transport vers Blagnac.
Après plusieurs semaines de préparation – constitution du dossier de prévention, rassemblement des outils, approvisionnement des consommables et fabrication des bâtis de transport -, c’est enfin le départ le dimanche 1er juillet. La première journée commence par la présentation de l’équipe au commandant de la base de Châteaudun et par la signature du plan de prévention. L’avion est à l’abri dans un hangar de la base, seul, et la plupart des outillages spécifiques dont nous aurons besoin sont là. Bonne nouvelle ! Nous serons donc à l’aise pour travailler et surtout à l’abri du soleil car les températures sont plutôt élevées. Après avoir pris la mesure de l’avion et déchargé le fourgon, toute l’équipe se met au travail. Première étape démonter tous les karmans à la jonction des ailes et du fuselage ainsi qu’au niveau de la dérive. Sans surprise avec un avion resté aussi longtemps à l’extérieur et sans entretien, les vis ne sont pas nombreuses à venir et nous devons en percer une grande partie. Certaines trappes sont enlevées pour retirer les nids et les fientes d’oiseaux qui se sont accumulés.
Le deuxième jour, le pointe avant est la première grosse partie de l’avion a être démontée. Ceci nous permet réduire la longueur de l’avion (de 24 à 21 m) pour faciliter son transport. Pendant ce temps les tuyauteries de la dérive et des ailes commencent à être déconnectées. Les vérins des trappes de train d’atterrissage sont déconnectés. Les élevons interne de la voilure sont retirés, il faut sortir l’artillerie lourde car les axes ne veulent pas sortir, mais en début d’après-midi c’est fait.
Le mercredi, troisième jour, la déconnection de la dérive et des ailes continue. Le croupion est retiré, puis c’est au tour de la dérive. Les 27 boulons qui la relie au fuselage sont retirés non sans mal car l’accès au travers des petites trappes et par le logement moteur est difficile. L’objectif suivant étant le retrait des trains d’atterrissage, l’avion est monté sur les vérins de levage et on s’essaie au démontage. Mais il faut se rendre à l’évidence, il nous manque un outil : une clé à œil de 72 mm pour desserrer l’écrou des trains.
Quatrième jour. Après une soirée à réfléchir, on prend la décision de la fabriquer ! Pendant qu’une équipe continue de déconnecter les tuyauteries de carburant et d’hydraulique, une autre passe la matinée à tronçonner, limer et souder la fameuse clé. Après quelques ajustages l’écrou vient sans forcer, on peut alors remettre le train vertical, placer le bâti et retirer l’axe. Après le train droit c’est au tour du gauche d’être enlevé, la procédure étant rodée, c’est presque un jeu d’enfant. Pendant ce temps le bâti de dépose des voilures est équipé et positionné sous l’aile, paré pour le lendemain. Les axes secondaires de l’aile droite sont retirés.
Cinquième et dernier jour avec l’équipe complète. La pression monte car les deux ailes sont toujours en place et le retrait des axes principaux sur un si gros avion ne semble pas évident. Finalement avec le bâti le démontage des axes et de leurs fourreaux se fait aisément et en fin de matinée la première aile est retirée. Elle est alors déposée du bâti et celui-ci est rééquipé et positionné sous l’aile gauche où la même procédure est utilisée. Ainsi en début d’après-midi l’avion est démonté. Dernière étape avant de partir, la contrefiche du train avant est déconnectée et le train est replié dans le fuselage, l’ensemble étant maintenu par une sangle. Pour une partie de l’équipe c’est le retour tandis que quatre bénévoles restent pour le chargement le mardi suivant.
Le lundi est consacré à la préparation du chargement et à la récupération de quelques pièces supplémentaires sur les autres Mirage IV de la base pour compléter notre appareil. Le chargement a lieu le mardi, le premier camion arrive vers 9h et on commence à charger les ailes et la dérive. Pendant ce temps la grue pour le fuselage arrive, suivie en début d’après-midi par le second camion. Vers 16h, l’ensemble des camions est paré pour le départ. Il reste à recharger le fourgon avec les outils et les pièces de l’avion. Finalement à 17h, l’équipe, sur les rotules, repart vers Toulouse.