En 1957, l’Armée de l’air souhaite remplacer son appareil de transport, le N2501 Noratlas. A cette époque, un appel d’offre est lancé par l’OTAN pour le développement d’un avion de patrouille maritime. La Société nationale de construction aéronautique du Nord (SNCAN) conçoit un appareil pour y répondre mais c’est le Breguet 1150 Atlantic qui remporte la compétition. Cependant la proposition de la SNCAN constitue l’ébauche du C 160 Transall.
À la même époque, l’Italie et l’Allemagne cherche aussi un transporteur. Afin de mutualiser les coûts de développement, un projet de collaboration est proposé et après plusieurs rencontres, une fiche programme répondant aux besoins des trois pays est établie en juin 1958. Cependant, à cause de problèmes financiers, l’Italie se retire du projet. Plusieurs projets sont présentés par des sociétés allemandes et françaises. Finalement, fin 1958, l’Allemagne et la France se mettent d’accord sur une solution issue des propositions de Nord Aviation et de Weser Flugzeugbau (WFW) qui étaient très proches.
Afin de produire l’avion, un consortium est créé en 1959 entre Nord Aviation, Weser Flugzeugbau (WFG) et Hamburger Flugzeugbau (HFB) : il prend le nom de « Transport Allianz », qui sera plus connu sous le diminutif de Transall. L’appareil portera la désignation C 160. La production des différents éléments est répartie entre 4 industriels : Nord Aviation produit les ailes et les nacelles moteurs, VFW, le fuselage central et le plan horizontal, HFB, les tronçons avant et arrière du fuselage, et Dornier produit la dérive. Ils sont assemblés sur trois lignes de production à Lemwerder, Hambourg et Bourges.
Trois prototypes sont construits. Le premier effectue son premier vol depuis Melun-Villaroche le 25 février 1963. Ils sont suivis de 6 appareils de pré-série allongés de 51 cm.
Une commande de 160 appareils est passée le 24 septembre 1964 : 110 C 160 D pour l’Allemagne et 50 C 160 F pour la France. Le premier appareil entre en service en France le 22 novembre 1967. Ils équipent l’Escadron de transport « Touraine » basé à Orléans, les escadrons « Franche-Comté » et « Poitou » ainsi que le Centre d’instruction des équipages de transport basé à Toulouse-Francazal. En Allemagne, ils entrent en service à partir d’avril 1968. Pour des raisons économiques, en 1971, cette dernière revend 20 Transall à la Turquie qui prennent l’appellation C 160 T.
En 1968, l’Afrique du Sud signe une commande pour 9 C 160 Z. Ils sont livrés entre 1969 et 1970. La production de la première série de 169 Transall prend fin en octobre 1972.
En 1973, 4 Transall de l’armée de l’air sont transformés en C 160 P pour la Postale, où ils servent au transport du courrier jusqu’en 1991, puis retournent au service de la France.
En 1977, la France passe commande de 25 Transall améliorés : C 160 NG pour « Nouvelle Génération ». Ils sont produits à Colomiers dans les usines de l’Aérospatiale. Les différences entre les 2 versions sont :
- une avionique améliorée
- l’ajout de 2 réservoirs de carburant
- l’ajout d’une perche de ravitaillement en vol
- la suppression de la porte cargo à l’avant gauche
Le premier C 160 NG effectue son premier vol le 9 avril 1981. En 1982, en plus de ces 25 appareils, l’Armée de l’air commande 4 C 160 H « Astarté » dont la mission est de servir de relais aérien avec les sous-marins nucléaires de la Force océanique stratégique dans le cas du déclenchement d’une frappe atomique. Deux autres Transall sont modifiés en C 160 G « Gabriel » de guerre électronique. Les 15 premiers appareils reçoivent également un dispositif leur permettant de délivrer du carburant à d’autres appareils.
Par ailleurs une compagnie indonésienne achète 6 Transall. La production des C 160 NG s’arrête définitivement en 1985 après 35 exemplaires.
Les C 160 NG entrent en service en 1982 au sein des Escadrons de Transport « Béarn » et « Anjou » de la 64e escadre sur la base d’Évreux. Les C 160 H sont affectés à l’Escadron avion 1/59 Bigorre basé aussi à Évreux, où ils servent de 1988 à 2001. Les C 160 G sont livrés à l’Escadron électronique aéroporté 54 « Dunkerque » basé à Metz-Frescaty puis Évreux depuis 2011.
Entre 1994 et 1999, tous les C 160 encore en service (49 C 160 F et 21 C160 NG) sont rénovés, ce qui les fait passer au standard R (pour « Rénové »). Cette révision permet :
- une amélioration de l’avionique
- l’ajout d’un système de contre-mesures anti-missile.
A la même époque les Transall allemands subissent une modernisation similaire chez BAe Systems. Leurs derniers appareils ont été retirés en 2021.
Au fil des années, les C 160 français ont sillonné de nombreux cieux à partir des bases en métropole et en outre-mer (Polynésie, Antilles, Sénégal, Djibouti, La Réunion et Nouvelle-Calédonie) mais aussi lors des opérations extérieures, notamment en Afrique. Outre les missions de transport et de parachutage, le C 160 a joué un rôle capital dans des opérations d’évacuations sanitaires ou encore humanitaires. En France, les derniers Transall ont été officiellement retirés le 20 mai 2022. Leurs missions ont été reprises par les A400M, C-130 et Casa.
Caractéristiques
Envergure | 40 m |
Longueur | 32,4 m |
Hauteur | 11,78 m |
Masse à vide | 30 t |
Masse maxi | 51 t |
Vitesse maxi | 510 km/h (Mach 0,41) |
Équipage | 5 |
Motorisation | 2 Rolls-Royce Tyne 22 de 5 665 ch |
No Série | R212 |
Notre appareil
Notre Transall est un C 160 R, soit une seconde version révisée et a été assemblé à Toulouse.
Notre appareil a été choisi pour la tournée d’adieu du C 160 Transall effectuée entre 14 mars et le 1er avril 2022.
C’est à cette occasion qu’il a reçu sa livrée actuelle.
Il a effectué son dernier vol le 27 juin 2022 en atterrissant sur l’aéroport de Toulouse-Blagnac afin de rejoindre notre collection.
Immatriculation | Opérateur |
F-RAGL | Armée de l’Air |
64-GL | 64e escadre de transport |
Aidez-nous à maintenir cet avion en état en faisant un don via HelloAsso
- Quelques images de l’appareil pendant sa tournée d’adieu :