Notre Breguet 2 ponts accuse ses 63 ans et la corrosion reste toujours un des fléaux qu’il nous faut combattre. En particulier, celle-ci n’épargne pas les cornières constitutives des panneaux de plancher amovibles de l’arrière de l’appareil.
L’élément d’extrémité du plancher reçoit l’échelle d’accès au pont supérieur et le public visitant notre avion préfère toujours emprunter ce chemin plutôt que l’échelle de meunier en colimaçon de l’avant. Il est donc nécessaire d’en assurer sa sécurité et de maintenir en bon état les parties constitutives du pont supérieur.
Bien sûr le 7e élément amovible n’échappait pas à la règle.
La partie facile, le démontage. Tout est prévu pour la dépose rapide de l’élément et c’est ce que nous avons fait. Pour pouvoir travailler cet hiver dans de bonnes conditions, l’atelier est l’endroit idéal et posé à hauteur d’homme, le démontage peut commencer.
Tel un effeuillage, il faut déposer la tôle servant de couche d’usure et là un nombre impressionnant de vis et d’écrous « nilstop » sont à retirer.
Une fois ôté l’aluminium strié, il apparait un lattis de peuplier qui assure la souplesse du sol et de la structure, un travail d’ébéniste que nous ne saurons reproduire.
Sous ce réseau de baguettes bois, une toile plastique équipée de mousses de 5mm cuite par le temps partant en lambeaux. Enfin, la structure même du panneau.
La visite de cette pièce maitresse, rigidifiant le fuselage, constitué de tôles et de cornière, nous permet de mesurer les dégâts du temps. La poutre de rive doit être démontée, 2 longueurs de cornières sont à remplacer.
Puis sur les autres caissons 4 autres cornières. Ce n’est que le côté pile, côté face même scénario, 6 cornières.
Et les cornières de longerons ne sont pas en reste, il faudra en remplacer.
Nous continuons de démonter, les ferrures d’attache, avec des systèmes de tension qui n’avaient pas bougé depuis 1984, les anneaux d’arrimage, sont à sabler et dégripper, une partie facile.
Fort heureusement les tôles constituant nervurées, ne sont pas atteintes. Nous commençons le long travail de dé-rivetage :
- Araser la tête,
- percer dans l’âme,
- chasser les vieux rivets
et on continue 2cm plus loin :
- Araser la tête,
- percer dans l’âme,
- chasser les vieux rivets….
Façonner les cornières neuves, les peindre en après, positionner, fixer provisoirement, percer au gabarit des trous de première classe, aléser et pareil pour la cornière en vis-à-vis. Une fois percé, ajusté, pose des rivets pop et rivetage pneumatique.
Au final peinture en après et peinture grise des structure métalliques.
Maintenant c’est au tour de la menuiserie. Il faut reposer un contreplaqué de 19 mm entre la structure et la tôle de plancher. Découpe, défonceuse pour recréer les réservations, lasure et fixation finale avec des vis neuves.
Maintenant le plancher va pouvoir traverser les années, il est du plus bel aspect, il est sécuritaire et va pouvoir assurer ses fonctions mécaniques et esthétiques.