Histoire
Le Merlin IV est un bi-turbopropulseur pressurisé conçu et produit par Swearingen Aircraft (USA) puis par Fairchild.
Ed Swearingen étudia à l’époque un appareil s’inspirant des Beechcraft Queen Air (qui donnera naissance au fameux King Air) et Twin Bonanza, qu’il nomma Excalibur. Par petites modifications et développements, Swearingen développa le SA26 Merlin (doté de six cylindres à plat) puis le SA26-T Merlin IIA (turbine PT6).
Ce dernier effectua son premier vol en avril 1965 et fut suivit de 36 appareils de série.
Le SA26-AT Merlin IIB fut obtenu en remplaçant les turbines Pratt & Whitney Canada PT6 par des Garrett AiResearch TPE-331-1 (87 machines produites). Ce moteur restera pour toute la suite du développement le moteur standard équipant aussi bien les Merlin que les Metro et Metroliner.
Puis vint le SA226-T Merlin III qui entra en production en 1972 et qui était doté de nouvelles ailes, de nouveaux trains d’atterrissage (à deux roues) et d’un nouvel empennage horizontal placé dans la dérive et non plus dans la poutre de queue comme sur les versions précédentes. Le nouveau nez pouvait également recevoir des bagages dans une soute dédiée.
Le SA226-TC Metro puis le SA226-AT Merlin IV firent ensuite leur apparition, l’un comme version allongée, le second comme version « corporate ». Toutefois, le développement de ces nouvelles versions faillit avoir la peau de la société qui fut sauvée de la faillite par le rachat par Fairchild, devenant Swearingen Aviation Corporation.
Ces deux versions furent remplacées (après une vingtaine de Metro et une trentaine de Merlin IV construits) par respectivement le SA226-TC Metro II et le SA226-AT Merlin IVA. Sur ces versions, les hublots ronds étaient remplacés par des hublots rectangulaires arrondis.
Plusieurs sous-versions furent encore construites jusqu’en 1987 pour la famille Merlin IV pendant que le dernier Metro était livré en 1998.
À noter que Fairchild Swearingen a construit également le Metroliner, petit 19 places destiné au marché du transport de passagers et qui servit à plus de 600 exemplaires dans de nombreuses compagnies aériennes.
Les versions militaires du Metroliner, désignées C-26A/B/C/B Metroliner, construites à la demande des armées états-uniennes furent utilisées comme appareil de liaison ou comme appareil de lutte anti-drogue. En 2005, ce type d’appareil participa aux évaluations des dommages causés par l’ouragan Katrina.
Caractéristiques
Envergure | 14,08 m |
Longueur | 18,6 m |
Hauteur | 5,10 m |
Masse à vide | 3,9 t |
Masse maxi | 6,6 t |
Charge | |
Vitesse | 576 km/h |
Autonomie | 2 131 km |
Équipage / Charge | 2 pilotes, 1 expérimentateur, 1 scientifique + le matériel associé |
Motorisation | 2x Garrett AiResearch TPE-331 de 1 000 ch |
No Série | AT-031 |
Notre appareil
Notre « Merlin » est un SA226-AT Merlin IVA a appartenu au gouverneur du Kentucky avant d’être acheté par Météo France aux États-Unis. Cet appareil est ensuite modifié par France Aviation (M. Yves Gardan) afin de recevoir les nombreux instruments qu’il est prévu d’y greffer.
Dès 1987, l’appareil commence à voler aux couleurs du CAM (Centre d’Aviation Météorologique) et aura la lourde charge de réaliser de nombreuses campagnes de vol au profit de chercheurs et de scientifiques européens.
Les équipes qui ont eu la chance de participer à des campagnes de vol à bord de l’appareil gardent de lui un souvenir ému et ne tarissent pas d’éloges sur sa participation à la connaissance de notre atmosphère et sur les résultats qu’il a permit d’obtenir. Si l’on ne devait en citer qu’une seule, ce serrait l’expérience PYREX en 1990 qui permit la modélisation des flux d’air au dessus de chaînes montagneuses.
L’appareil a ensuite volé de 1992 à 2003 sous les couleurs de SAFIRE (Service des Avions Français Instrumentés pour la Recherche en Environnement) qui regroupe également les appareils du CNES et du CNRS-INSU, avant d’être remplacé par un ATR 42, plus puisant et disposant d’une cabine plus spacieuse.
Il nous a été remis le 3 avril 2009. Le démontage a duré plusieurs semaines avant de pouvoir être ramené chez nous et présenté au public. Après avoir été remonté et nettoyé l’appareil a rejoint Aeroscopia.
Quelques Photos
Visite de l’appareil
En attendant de pouvoir le voir « en vrai », vous pouvez effectuer une visite virtuelle grâce à Visit Digital.