Historique
En 1954, la décision de doter la France de l’arme nucléaire rend nécessaire la construction d’un bombardier capable de l’emporter. Un prototype est commandé en avril 1957. Le Mirage IV-01 effectue son premier vol le 17 juin 1959. En septembre 1960, Renaud Bigand bat deux records du monde de vitesse en circuit fermé : 1 972 km/h sur 500 km et 1 822 km/h sur 1 000 km. Le prototype est totalement détruit dans un accident le 13 février 1963. Après plusieurs essais, il est prévu d’équiper le Mirage IV A de série d’une aile plus grande, de deux jets ATAR 9K plus puissants et surtout d’une perche de ravitaillement. En mai 1959, trois avions de présérie sont commandés, suivis d’une commande de 50 avions de série en 1962, et de 12 autres en 1965 équipés d’une nacelle de photo-reconnaissance CT52.
Le premier avion de série a effectué son premier vol le 7 décembre 1963. Il entre en service en 1964 et, à la fin de cette même année, le premier escadron de bombardement entre en activité, assurant l’alerte nucléaire. Il devient ainsi le premier avion militaire européen capable d’effectuer des vols de longue durée à plus de Mach 2. La production s’est poursuivie jusqu’en mars 1968. A son apogée, 9 escadrons de bombardement et 1 escadron d’entraînement sont équipés du Mirage IV A.
La tactique initiale du Mirage IV A était de monter rapidement à haute altitude, puis de plonger à Mach 2 vers sa cible, de larguer une bombe AN22 et de revenir. Mais rapidement, avec le développement des missiles sol-air, cette tactique est devenue trop risquée, et l’avion a dû pénétrer le territoire ennemi à basse altitude. Pour ce faire, ces avions ont été renforcés et camouflés.
Avec l’arrivée des missiles de croisière ASMP, 19 appareils sont transformés en Mirage IV P (Pénétration) pour remplir leur mission, qui est déclarée opérationnelle en mai 1986. Avec l’entrée en service du Mirage 2000N en 1988, les Mirage IVP abandonnent progressivement les missions de bombardement pour se consacrer uniquement aux missions de reconnaissance stratégique. Ils ont effectué des missions au Tchad, en Bosnie, au Yémen, au Kosovo, en Afghanistan et en Irak. Le retrait opérationnel des Mirage IVP a eu lieu en 2005.
Caractéristiques
| Envergure | 11,84 m |
| Longueur | 23,5 m |
| Hauteur | 5,4 m |
| Poids à vide | 14 t |
| Poids maximum | 33,5 t |
| Charge | 7,3 t |
| Vitesse max | Mach 2 |
| Altitude max | 2 600 km |
| Membre d’équipage | 2 |
| Moteur | 2 SNECMA Atar 9K de 6600 kgp |
| No de Série | 26 |
Notre avion
Notre Mirage IV est le N°26, et a reçu le code AY. Il a été livré à l’Armée de l’Air Française le 2 juin 1965 et est entré en service au sein de la 1 /93 escadron de bombardement en Guyane trois mois plus tard. Il a ensuite servi dans toutes les escadrilles de bombardiers équipées de Mirage IV. Fin mars 1984, il entre en grande révision, d’où il sortira début août 1985 après avoir été transformé en Mirage IVP. Il sert alors presque exclusivement avec l’escadron EB 1 / 91 Gascogne sur la base de Mont-de-Marsan, mais termine sa carrière avec l’EB 2 / 91 Bretagne. Il a été retiré du service le 9 juillet 1997, avec 7786 heures de vol.
Nous sommes allés le démonter en juillet 2018 sur la base de Châteaudun.
Les photos
