Histoire
C’est en 1954 que le bureau d’études Dassault de Mérignac commence à étudier un avion de liaison radicalement différent. Ce projet est un biréacteur d’affaires à ailes en flèches connu sous le nom de Méditerranée. Faute de motorisation adaptée, le projet est abandonné. Il est suivi en 1959 d’un projet de Mystère 100 qui voit les moteurs être installés à l’arrière sur les côtés du fuselage et non plus sous les ailes.
C’est en 1961 que commence réellement l’étude d’un biréacteur d’affaires utilisant les réacteurs Pratt & Whitney JT12 déjà utilisés à l’époque par les Sabreliner et Lockheed JetStar. Ce programme, conduit par René Lemaire, prend le nom de Mystère 20. L’appareil est conçu pour transporter dix passagers à Mach 0,8 en croisière. Il est initialement prévu une distance franchissable 1 000 à 1 500 km en prévision du marché européen mais le marché américain offrant plus d’intérêt, il est décidé d’augmenter l’envergure de la voilure pour porter la distance franchissable à plus de 2 000 km.
La construction du prototype du Mystère 20 débute en janvier 1962. Il effectue son vol inaugural le 4 mai 1963 aux mains de René Bigand. Quelques heures plus tôt, la compagnie Pan American World Airways, très intéressée, avait envoyé une délégation, comprenant le vice-président Frank Gledhill et Charles Lindbergh en tant que conseiller technique, à Mérignac pour voir le prototype. Impressionné, Charles Lindbergh aurait télégraphié le jour même au directeur de la Pan Am : I’ve found our bird (« J’ai trouvé notre oiseau »). Des négociations s’en suivent et le 2 août 1963, à une commande ferme de 40 avions fermes et 120 options est passée. Ces appareils sont propulsés par des réacteurs à double-flux General Electric CF700.
Le prototype vole le 10 juillet 1964 avec cette motorisation à la place des 2 Pratt & Whitney JT12 A8 (de 14,7 kN de poussée chacun). Très rapidement, Pan Am passe commande de 40 appareils et annonce le projet d’en acquérir 200 pour une première livraison en 1965. L’avion est américanisé et baptisé Fan Jet Falcon car plus facilement prononçable. Les certificats de navigabilité sont délivrés en juin 1965. Le nom Falcon restera définitivement attaché à la série.
En 1971, Frederick W. Smith, jeune entrepreneur américain imagine le concept du transport rapide de fret aérien de nuit. Il choisit finalement le Falcon 20 et en commande 33 exemplaires. C’est avec ces seuls avions que Federal Express Corporation (FEDEX) est née et fonctionna avec succès pendant 10 ans. Ce n’est qu’en 1982 qu’elle les remplaça par des appareils plus grands.
Un autre succès américain du Falcon 20 fut la vente de 41 appareils équipé de réacteurs américains à l’United States Coast Guard sous la désignation HU-25 Guardian. Entré en service entre février 1982 et décembre 1983, ils sont retirés le 23 septembre 2014, 5 d’entre eux continuant à voler pour la NASA et l’USAF.
En 1989, Dassault dévoile le Falcon 20-5, re-motorisée par deux réacteurs Garrett TFE-731 BR.
Plusieurs versions extrapolées furent étudiées, notamment les Falcon 30 et 40. Seule une version re-motorisée, baptisée Falcon 200, fut réellement produite.
477 Mystère 20 et 38 Falcon 200 furent construits par Dassault Aviation entre 1965 et 1988 pour des utilisateurs civils, parapublics et militaires.
Caractéristiques
Longueur | 17,15 m |
Envergure | 16,30 m |
Hauteur | 5,32 m |
Charge Max au décollage | 13 t |
Vitesse maxi | entre 0.84 et 0.88 Mach (selon motorisation). |
Équipage | 2 pilotes et 1 personnel naviguant commercial |
Passagers | 8 ou 10 |
Motorisation | 2 x turboréacteur Garrett ATF3-6-4C |
Numéro de série | 397 |
Notre appareil :
Notre appareil, le numéro 397, effectue son premier vol en février 1980 en tant que Falcon 20 F et fera des vols passagers jusqu’en 1983. Durant cette période, il a fait une apparition dans le Film « Le professionnel » réalisé par Georges Lautner avec en acteur principal Jean Paul Belmondo.
En 1984 il sera modifié afin d’intégrer la motorisation (2 x Garrett ATF3-6-4C ) et l’hydraulique du Falcon 200, lui donnant plus de puissance et d’autonomie. Avec une configuration proche des Falcon 200 et des « Guardian » utilisés par les marines américaine et française, le modèle est ainsi rebaptisé Falcon 20 GF et continua ses vol commerciaux.
En 2002, le CNRS racheta l’appareil en vue de le modifier. Le chantier est effectué de 2002 à 2004 par Dassault Falcon Services au Bourget. L’avion y est doté d’une génération électrique adaptée, d’une perche de nez, d’un système de largage de sondes, d’un nombre important d’ouvertures, de capteurs, de 4 emports sous voilure et de baies d’essais modulaire en cabine. Jusqu’à 3 scientifiques et un expérimentateur SAFIRE peuvent prendre place en fonction des besoins de l’expérience.
Avec un plafond maximal de 12 000m et une vitesse de plus de 900km/h, c’est la machine de SAFIRE la plus adaptée pour les expériences en haute troposphère et basse stratosphère.
Quelques photos du dernier vol de l’appareil: